ChronoCode, le livre, Chapitre 7
ChronoCode
Bruno, un jeune Geek invétéré, achète un vieil ordinateur portable lors d’une vente aux enchères en ligne. Il va découvrir, en compagnie de sa meilleure amie Emma, après une tentative de réparation qui tourne mal, que l’appareil recèle un bug qui les propulse dans une époque différente.
***
Chapitre 7
La Rencontre
Je n’arrivais pas comprendre ce qui était en train de m’arriver : il semblerait que j’aie atterri dans le passé !
Je dois avouer que cette situation produisait en moi un curieux mélange de peur et d’excitation. D’un côté j’avais envie de sortir de ce cauchemar et retrouver Emma, d’un autre ma curiosité naturelle me chuchotait que j’avais devant moi un immense terrain de jeux !
Qui n’a pas rêvé de voyager dans le temps ?
L’histoire n’était pas ma matière préférée, mais, étant bon élève — je le dis en toute modestie — j’avais acquis de bonnes connaissances qui m’avaient d’ailleurs permis de répondre à la question à propos de Léonard de Vinci — un homme fascinant en avance sur son temps — soit dit en passant.
Bon, pour être tout à fait honnête, si je connaissais si bien le bonhomme, c’est parce que mon professeur d’histoire nous avait expliqué qu’il avait vécu à la fin de sa vie ici, dans ma petite ville d’Amboise.
Si je ne comprenais pas ce qui m’était arrivé – et le comprendrai-je un jour ? Il était évident que je devais désormais explorer les alentours, rester ici ne servirait à rien à part m’angoisser un peu plus.
La seule préoccupation que j’avais c’était Emma : il était fort probable qu’elle soit toujours dans le présent et qu’elle allait être très surprise de ne pas me trouver dans ma chambre.
Il me vint une idée folle : et si, d’une manière ou d’une autre, elle finissait par me rejoindre, ici, dans ce passé intrigant ?
Je devais donc, avant de partir en exploration, lui laisser, au cas où, un petit mot donnant un point de rencontre que nous connaissions bien tous les deux.
Je m’avançais peut-être, mais je partis du principe que j’étais dans le passé, ça cela ne faisait pas l’ombre d’un doute, ET dans la même ville.
Il me parut aussi évident toute de suite que la forêt qui était à proximité, où nous faisons notre jogging de temps à autre, était le point de rencontre idéal car pluricentenaire : elle devait donc déjà exister.
Je lui laissai un petit mot sans trop d’explications et de détails, on ne sait jamais qui pourrait en prendre connaissance, mais qui serait suffisamment compréhensible pour elle :
Tu me trouveras dans le bois que nous aimons tant.
Ton Bruno.
Cette formalité expédiée, je décidai de descendre l’escalier – je ne croisai personne, cela m’arrangeait bien — pour me rendre dans la rue.
Et là, drôle de sensation : j’étais perdu dans ma propre ville !
J ’avais l’impression de déambuler dans un studio de cinéma dans lequel je croiserais des figurants habillés en costume d’époque, je ne pouvais m’empêcher de sourire.
D’ailleurs, le fait que je ne sois pas raccord avec mon jean, mon t‑shirt et mes baskets, attirait des regards étonnés, pour l’instant plutôt bienveillants, mais est-ce que cela allait durer ?
Je ne savais que trop bien — l’actualité quotidienne de mon époque en témoignait — qu’un ‘’étranger’’ n’était pas toujours le bienvenu.
J’espérais donc que ma différence n’allait pas m’attirer d’ennuis.
Il y avait tout de même un point rassurant et positif : plus je me promenais dans la ville et plus je devinais et reconnaissais certaines rues d’Amboise.
Mon intuition était donc la bonne : j’étais dans le passé et bien dans la ville où j’étais né, cela me rassurait, c’était un atout indéniable.
La seule question qui restait en suspens était : en quelle année avais-je atterri ?
Je ne me voyais pas poser la question aux personnes que je croisais car, déjà par le passé, il existait de beaux endroits où on invitait les personnes ‘’fragiles’’, si vous voyez ce que je veux dire…
J’eus alors une excellente idée, n’ayons pas peur des mots : j’allais essayer de trouver un endroit où l’on vendait des calendriers !
Ainsi je saurai avec certitude et sans avoir à la demander en quelle année je déambulais.
Cela me pris un peu de temps, mais je trouvai une petite échoppe sympathique où une charmante vendeuse m’adressa un regard insistant accompagné d’un large sourire, ma tenue faisait encore des ravages.
Et là, le choc : nous étions en 1519 !
Ce n’était pas le fait que je sois à plus de 300 ans dans le passé qui m’avait choqué, il était évident que je n’avais pas fait un ‘’petit voyage’’ au vu des ‘’décors’’ que j’avais découvert dans la ville, mais c’était bien cette année-là.
Oui, il faut le savoir, c’était l’année de la mort de Léonard de Vinci !
Je me suis toujours demandé pourquoi on nous faisait apprendre par cœur ce genre de choses, j’avais toujours trouvé cela inutile.
Mais là, pour le coup, cela m’avait rendu un fier service.
Une évidence s’imposa à moi tout de suite : nous étions le 1er mars 1519… et Leonard de Vinci est mort donc ici à Amboise le 2 mai de cette année-là !
Ce personnage incontournable de l’histoire allait donc mourir dans un mois, quelle drôle et macabre coïncidence.
Il me vint alors une idée farfelue : perdu pour perdu ici dans le passé, est-ce que je pourrais essayer de le rencontrer et même, soyons fou, lui parler ?
C’est avec cette idée fixe que je me mis à sa recherche, et je savais que cela n’allait pas être une mince affaire, sans carte ni smartphone, internet ou GPS, de trouver quelqu’un, aussi connu soit-il.
Je me promenai donc dans Amboise, 12h approchait, et je ne savais pas par où commencer mes recherches, quand j’aperçus un vaste marché et cela me mit en joie.
Oui, je savais que, merci mon prof d’histoire qui m’avait tant appris, que Léonard de Vinci s’y rendait souvent, non pas, ou pas seulement, pour acheter des fruits et légumes, mais pour acheter des oiseaux en cage… pour les libérer !
Il ne me restait plus qu’à croiser les doigts, et espérer qu’il soit là aujourd’hui à la recherche de volatiles à sauver de l’esclavage des hommes.
Je trouvai l’unique stand dédié à ces bestioles et patientai en espérant un miracle.
Deux heures s’écoulèrent sans que rien ne se produisit, le célèbre homme ne semblait pas vouloir venir et le marché touchait à sa fin.
Mais la chance tourna enfin en ma faveur quand un vieil homme avec une longue barbe blanche fit son apparition, c’était lui cela ne faisait aucun doute.
Vous pourriez légitimement penser que des personnes âgées avec une barbe blanche ce n’est pas ce qui devait manquer à cette époque, mais un détail évident allait dans le sens de ma déduction : le respect qu’affichaient les personnes qui le croisaient.
Cette ostensible déférence me procura un frisson de plaisir et tel un fou pour le coup irrespectueux je décidai de m’adresser au grand homme en ces mots si communs :
- Bonjour Monsieur. Je suis honoré de vous rencontrer.
L’homme se retourna, pas surpris le moins du monde — il devait avoir l’habitude qu’on l’aborde ainsi — et me répondit d’une voix claire et limpide, tout en me regardant attentivement de la tête aux pieds avec un regard amusé :
- Bonjour, jeune homme. Quel est votre nom ?
Mis en confiance par cette entrée en matière plus que positive, je me lançai, inconscient… ou pas :
- Je m’appelle Bruno et j’aimerais parler avec vous si vous le voulez bien.
L’homme sage qu’il était se mit à sourire et me demanda :
- D’après tes vêtements il semble que tu viennes de loin, est-ce bien cela ?
Et là, je me permis en réponse des propos complètement fous :
- Je suis un voyageur venu d’un temps lointain, à travers les méandres du temps pour tout dire.
Je m’attendais alors à tout : qu’il me rie au nez, qu’il s’exclame d’agacement, qu’il demande à ce que l’on m’interne d’office. Mais non, rien de tout cela, j’eus droit à cette étonnante réponse :
- Fascinant ! Vous parlez d’un étrange voyage. Quel est ce mystère qui vous conduit ici, dans notre humble ville ?
Bon, là, vous comprendrez que je ne sus pas quoi répondre.
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Christophe. Administrateur.