ChronoCode, le livre, Chapitre 6
ChronoCode
Bruno, un jeune Geek invétéré, achète un vieil ordinateur portable lors d’une vente aux enchères en ligne. Il va découvrir, en compagnie de sa meilleure amie Emma, après une tentative de réparation qui tourne mal, que l’appareil recèle un bug qui les propulse dans une époque différente.
***
Chapitre 6
Emma
Mon inquiétude grandissait de minute en minute.
Mais que pouvais-je bien faire ?
Je n’avais aucune idée de l’endroit où pouvait être Bruno et j’étais, qui plus est, devant un ordinateur mystérieux qui me demandait un mot de passe tout autant mystérieux.
Ce qui m’interpellait le plus ce n’était pas cette demande, c’était surtout le fait que mon prénom soit affiché sur l’écran.
Plus les minutes passaient et plus je me disais que quelque chose de grave était arrivé et que ce n’était pas une farce de Bruno.
Et, curieusement, intuition féminine peut-être, j’avais l’impression que cet ordinateur était la clé du problème.
Bon réfléchissons – oui, je me parle à moi-même quand je suis stressée – la personne qui a créé mon compte doit me connaitre, le mot de passe doit être évident, enfin, j’espère.
Je tentai ma date de naissance, oui, je sais, pas très original.
Je tapai donc : 240309
La réponse de la machine fût instantanée et inquiétante :
Password error, you only have 2 tries left
Je n’avais plus que deux essais ! La peur m’envahissait peu à peu. Il fallait que je réfléchisse, quel pouvait bien être ce maudit sésame.
Bruno me répétait souvent que la solution la plus simple était en général la meilleure.
Et si le mot de passe était tout simplement mon prénom ?
Je tapai donc Emma, et appuyai sur la touche Entrée du clavier :
Password error, you only have 1 tries left
Aïe, j’étais en panique, plus qu’un seul essai.
Je ne savais toujours pas quoi saisir et je me demandai ce qui arriverait si je me trompais à nouveau.
Je réfléchis de longues minutes tout en me demandant ce que je faisais là devant un ordinateur plutôt que d’aller prévenir les proches de Bruno de mon inquiétude.
Cela ne pouvait pas être un mot de passe compliqué.
Je supposai que la personne qui avait paramétré ce mot de passe – Bruno ou qui que ce soit d’autre – ne cherchait pas à me piéger, mais simplement à protéger cet accès.
Si je garde ma logique de départ – la solution la plus simple est en général la meilleure – il se pourrait que le fameux code soit tout simplement le prénom de mon ami propriétaire de l’ordinateur.
Je n’avais plus envie de chercher, l’heure était grave. J’allais le saisir, et si cela ne fonctionnait pas, m’empresser de prévenir ses proches, cette situation devenait ridicule.
Je tapai donc doucement chacune des lettres, comme si j’avais peur de mal orthographier un prénom pourtant simple et enfonçai délicatement la touche Entrée.
La réponse fût là aussi instantanée :
Please wait
J’ai cru que j’allais sauter au plafond. J’entamai une dance de la pluie – non ne riez pas – devant ce drôle d’ordinateur.
La situation était ubuesque : je me trémoussai de joie devant un écran d’ordinateur portable alors que mon meilleur ami avait disparu !
Je patientai religieusement tout en me demandant qu’allait être la suite des réjouissances.
Le Please wait ne voulait décidément pas partir, je n’arrivai pas à détacher les yeux de l’écran, j’étais comme hypnotisée.
Je m’accordai finalement une pause en regardant le monde extérieur vivre au travers de la fenêtre de la chambre.
J’étais plongée dans mes pensées quand un bip strident retentit.
Je fis volte-face et me précipitai devant l’écran pour y découvrir ce qu’il s’y passait.
Une question venait de s’afficher :
Il était tout à la fois Peintre, Sculpteur, Scientifique et Ecrivain.
Qui était-il ?
Je n’étais curieusement pas si surprise que cela.
J’avais l’impression de passer un examen.
Bon, réfléchissons – oui, cette manie de me parler à moi-même était décidément ridicule mais cela m’apaisait – cette personne est morte vu que la question est formulée à l’imparfait.
Quelque chose me disait que je n’avais pas droit à l’erreur, qu’il n’y aurait pas plusieurs essais possibles.
Je réfléchissais depuis plusieurs minutes quand le ridicule de la situation s’imposa à moi.
Oui, pourquoi perdre du temps à chercher quand on a dans la poche un appareil gavé de technologie qui ne demande qu’à être utilisé !
Je tapotai fébrilement sur le petit clavier de mon smartphone, la réponse ne tarda pas à s’afficher, c’était Léonard de Vinci bien sûr !
Vous avez remarqué comme la réponse à une question difficile semble toujours évidente et simple quand on la découvre ?
Je m’empressai de taper la bonne réponse, un peu gênée, allez savoir pourquoi, d’avoir eu de l’aide. J’avais l’impression d’avoir triché !
Ce drôle de message d’afficha alors :
Have a good trip !
Je levai alors les yeux de l’écran décontenancée par ce message qui me souhaitait Bon Voyage !
J’étais déçue, rien ne s’était produit. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, certes, mais je pensais que la surprise serait de la partie.
Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais que j’allais avoir des instructions qui me diraient quoi faire ou comment retrouver mon ami.
Bon, arrêtons ce jeu cruel ! Je décidai d’aller prévenir les parents de Bruno, cela avait assez duré !
Et pour tout dire, je m’en voulais maintenant d’avoir autant tardé à lancer l’alerte.
Je me dirigeai vers la porte de la chambre quand son apparence m’interpella : elle avait changé !
Je me retournai sous le choc, et, incroyable : je ne reconnus plus la chambre, le mobilier avait pris un sacré coup de vieux !
Un frisson me transperça le corps.
Je m’approchai de la fenêtre, inquiète, et ce que je découvris ne me rassura pas : une rue moyenâgeuse !
Je me retournai : le bureau de Bruno ressemblait désormais à une vielle table que l’on aurait pu trouver chez un antiquaire !
L’ordinateur et le téléphone avaient disparu, remplacés par deux gros livres reliés, une bougie éteinte et un tableau ancien.
Il y avait de nombreux et anciens tableaux sur les murs, étais-je en train de devenir folle ?
J’avais envie de pleurer. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait.
J’étais perdue, mais surtout pas de trace de Bruno, c’était un cauchemar.
Je regardai attentivement la table quand un petit mot écrit sur un papier ancien m’interpella :
Tu me trouveras dans le bois que nous aimons tant.
Ton Bruno.
Eh bien voilà un indice pas banal !
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Christophe. Administrateur.